Qu’est-ce qu’une AMAP ?

Publié par Manuel le

Une association pour le maintien d’une agriculture paysanne ou de proximité (AMAP) est un partenariat de proximité entre un groupe de consommateurs et un paysan, débouchant sur un partage de récolte régulier des produits de la ferme. Une AMAP naît de la rencontre d’un groupe de consommateurs et de paysans. C’est un contrat solidaire, basé sur un engagement financier des consommateurs, qui paient à l’avance la totalité de leur consommation sur une période définie.

Une AMAP est :

  • pour le consommateur, des aliments frais, de saison, biologiques, et diversifiés ;
  • un prix équitable pour les deux partenaires.

L’AMAP représente une forme d’engagement fort, contre l’agro-industrie ou l’agro-business – un acte citoyen, considérant que l’agriculture n’est pas seulement une question triviale, mais une question politique de tout premier plan.

Ce n’est pas comme faire ses courses, puisqu’on ne choisit pas le contenu de son panier. On s’astreint donc à cuisiner des produits de saison et locaux. La vocation première des AMAP est de favoriser une agriculture plus écologique, plus saine et plus locale.

C’est aussi un moyen de supprimer les intermédiaires pour lui permettre de mieux vivre, avec un prix négocié directement entre l’AMAP et un agriculteur.

Les AMAP ont également les ambitions suivantes :

1- favoriser une agriculture plus écologique

Participer à une Amap c’est soutenir une agriculture plus responsable et plus viable que le modèle de la monoculture intensive qui nous inonde de molécules toxiques. Comme le paysan a sa production préfinancée, il n’est plus dans une course au profit, qui l’incite à produire le plus possible, à ruiner les sols, sa santé et les écosystèmes. Il peut se permettre de développer une agriculture écologique et à l’écoute des besoins de ses amapiens.

Les AMAP créent un partenariat bénéfique pour les deux parties : d’une part, parce qu’elle permet le « maintien des agriculteurs », dans un contexte où les plus faibles d’entre eux disparaissent progressivement (la part des agriculteurs dans la population active étant passée de 30 à 3 % au cours des 50 dernières années). Cela permet de développer le modèle du maraîchage diversifié, plutôt que la monoculture intensive mécanisée. Les AMAP reposent sur un prix négocié, équitable pour le paysan, soustrait aux fluctuations du marché, un revenu stable et décent – et pour l’amapien, un prix correct pour une alimentation de grande qualité nutritionnelle et gustative.

2. développer une agriculture de proximité et de relocaliser la production de nourriture

La proximité est une notion essentielle pour les AMAP car si celles-ci permettent  de supprimer les intermédiaires entre le producteur et le consommateur. Elles contribuent à la « relocalisation » de l’économie en incitant les consommateurs à ne consommer que ce qui est produit dans les environs de leur lieu d’habitation. Elles réduisent ainsi la consommation énergétique en utilisant des légumes produits à côté de son domicile. Au lieu de choisir des légumes et des fruits qui viennent de plus ou moins loin, d’Espagne, de Hollande ou d’Italie, on s’engage à soutenir une agriculture plus locale.

L’amap ré-implique le consommateur dans ses choix de consommation. Dans une Amap, on connait le maraîcher, on le voit toutes les semaines, on sait comment il travaille ; on peut lui parler. L’amapien connait son producteur – il a une relation humaine avec lui, il n’est pas juste un consommateur devant un étal de marchandises. On crée une relation humaine là où il y a habituellement une simple relation de consommation, ou commerciale. Ainsi le modèle des AMAP contribue à revaloriser le métier d’agriculteur – de paysan – qui est un métier très difficile, éprouvant, en termes d’heures passées.

3. créer un engagement solidaire entre amapien et paysan

Le producteur s’engage à fournir des produits diversifiés, de qualité et bio. Le contenu de ce dernier dépend des produits arrivés à maturité. Contrairement à la grande distribution, les consommateurs en AMAP accordent moins d’importance à la standardisation des aliments ; tout ce qui est produit est consommé (alors que dans l’autre cas, ce peut être jusqu’à 60 % de la récolte qui reste au champ).

Le prix du panier est fixé de manière équitable : il permet au paysan de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu décent, tout en étant abordable par le consommateur. Un tel prix est rendu possible du fait de l’absence de gâchis au niveau des produits, de l’absence d’intermédiaires entre le paysan et les consommateurs, et d’un emballage minimum voire absent. En achetant leur part de production à l’avance, les consommateurs garantissent un revenu stable au paysan.

L’Amap restaure une relation plus équilibrée – au lieu que ce soit seulement le paysan qui assume tout seul les aléas qui peuvent survenir. L’amapien est solidaire face aux risques, aux aléas, ravageurs, maladies… Dans une Amap, il y a une plus juste répartition des risques, entre le paysan et les amapiens. Ils partagent les aléas climatiques qui peuvent modifier à la baisse, la quantité de produits prévue. Toutefois le manque d’un légume ou fruit est souvent compensé par l’abondance d’un autre.

Pour aller plus loin :

Lien vers la Charte des AMAP : http://miramap.org/IMG/pdf/charte_des_amap_mars_2014-2.pdf

Catégories : Amap

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